4 octobre 2011

Beau saupoudrage dans le secteur du sucre

Beau saupoudrage dans le secteur du sucre

L’OPA de Cristal union sur le groupe Vermandoise a été financée en un mois par une prise ferme de 950 millions d’euros du Crédit Agricole. Preuve que les banques sont encore capables d’épauler les industriels.
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Une OPA sur un groupe coté par les temps qui courent, ce n’est pas une mince affaire. Encore moins une opération de près d’1 milliard d’euros, financée exclusivement par de la dette. C’est pourtant le tour de force que vient de réaliser la coopérative sucrière Cristal Union, qui a lancé ce matin une offre amicale sur le groupe Vermantoise, un concurrent coté en deux entités.
L’enjeu était important pour le paisible acheteur, dont le capital est aux mains de ses planteurs, pas vraiment au fait des complexes ingénieries financières d’OPA sur plusieurs entités juridiques. Une belle opportunité de constituer le deuxième groupe français de l’industrie du sucre derrière Terreos (Beghin Say) et le cinquième acteur européen, générant 1,2 milliard d’euros de revenus.
Et le timing était serré. Pour s’offrir la cible avec une prime attractive (98% et 125% sur les cours respectifs de clôture au 30 septembre), Cristal Union a dû démarcher sa banque pour trouver quelque 951 millions d’euros de financement. Accompagné par son conseil Bucéphale Finance et l’équipe de Luc Demarre, l’industriel a pu
Cet exemple est marquant, alors que les valeurs bancaires ont encore perdu quelque 5% en bourse aujourd’hui et que leur solidité financière est chaque jour de plus en plus remise en cause. Malgré la tempête, les banques françaises ont encore les moyens financiers et humains de débloquer une grosse enveloppe pour financer un deal porteur de sens, qui vise à créer un champion national dans une industrie en pleine dérégulation. Certes, les deux groupes réunis génèrent une marge d’Ebitda de 19% et ont probablement un ratio d’endettement très raisonnable, qui permettait un tel adossement à de la dette.
Mais aux dires des pessimistes, les banques seraient pieds et poings liés par Bâle 3 et leurs expositions aux PIIGS, incapables de prêter davantage à l’économie réelle à cause de leurs erreurs passées. Ce n’est pas le cas, et les groupes et fonds américains qui se précipitent vers leurs filiales et participations françaises pour les forcer à sortir leur trésorerie des Société générale, BNP et autres Crédit Agricole ne sont que des agitateurs etnéanmoins compter sur la présence et la réactivité de son partenaire local, Crédit Agricole Nord Est, qui a réussi à débloquer une prise ferme de sa maison-mère parisienne pour le montant total, en l’espace d’un mois.
déstabilisateurs d’opinion. Il est salutaire qu’une opération industrielle comme celle annoncée par Cristal Union souffle un vent d’optimisme dans ces temps de confiance ébranlée.
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